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rénover maintenant draveil
5 mars 2006

Augmentation des honoraires des généralistes : ce que l’on ne vous dit pas.

Augmentation des honoraires des généralistes : ce que l’on ne vous dit pas.

4 mars

Françoise Mesnard, Vice-présidente de "Rénover, Maintenant" et spécialiste des questions de santé explique dans un communiqué les mauvaises raisons de l’augmentation des honoraires des généralistes et leurs conséquences sur le système de santé.


Dans quelques semaines, se déroulent les élections professionnelles des URML c’est à dire des "Unions Régionales des Médecins Libéraux". Afin de gagner les élections , les syndicats de médecins parmi les plus libéraux, dont la CSMF, ont demandé et obtenu une revalorisation de la consultation de 1 euro pour les généralistes. Cette "victoire" opportune devrait être de nature à inciter les médecins généralistes à "bien voter " lors des élections. En effet, Michel Chassang, le président de la CSMF est en difficulté depuis la signature de la réforme de Douste-Blazy qui avantage surtout les spécialistes dont les tarifs de consultation sont passés de 21 à 28 euros, voir 32 euros dans certains cas.

Cette augmentation n’a pourtant aucune légitimité compte-tenu de l’état des comptes de la Sécu . Tout d’abord, c’est une profession dont le pouvoir d’achat a le plus progressé ces dernières années . Ensuite , cette mesure ne règle en rien la désertification préoccupante de cette profession dont les causes sont liés aux conditions de formation , à l’inégalité de répartition des médecins, aux conditions de travail et à l’isolement.

Enfin et c’est le pompon ! cette augmentation est accordée en contrepartie d’un engagement des généralistes de maitriser les dépenses de la médecine de ville notamment par une réduction des arrêts maladie ???? ..... sic , sic et resic . Il faut s’interroger sur la nature de cette contrepartie . En effet, faut-il comprendre que les médecins prescrivent depuis des années des arrêts de complaisance et se conduisent comme des irresponsables ? Ou bien, acceptent - ils sciemment de ne plus prescrire d’arrêt de travail quand l’état de santé du patient l’exigerait ? Il est laissé à chacun le soin de mesurer la portée de cette contrepartie.

En revanche , il est d’autres pistes qui mériteraient d’être approfondies pour mieux maitriser les dépenses de santé. En effet, une grande étude a été mené par la CNAM, fin 2005, sur les arrêts de travail à la suite des accusations de fraudes formulées par P. Douste -Blazy . Elle révèle que, seuls, 3 à 4 % des arrêts ne seraient pas justifiés ce qui est infime.

Cette même étude montre que 18 % des arrêts maladie sont liés à des troubles psychologiques en relation avec le travail . C’est énorme en terme de dépenses de santé. Pourquoi ne demande-t-on pas aux entreprises de faire de la prévention ? Pourquoi ces problèmes de santé ne sont pas reconnus comme maladies professionnelles et pris en charge par la branche AT-MP au lieu de plomber les comptes de la branche maladie.

Silence radio.

La "bonne santé" de la sécu n’est pas la préoccupation de certains syndicats de médecins. Ni celle du gouvernement non plus. Ce type de mesure va dégrader un peu plus le système de santé quand il aurait besoin d’une véritable réforme structurelle. Quand les médecins s’apercevront que notre "sécu" était un excellent moyen de se faire payer par tous les patients même les plus modestes, il sera trop tard. Ils subiront, alors, la loi des grands groupes d’assurances privées comme aux Etats-unis. Et regretteront amèrement les temps heureux de la Sécu.

Françoise Mesnard

Vice Présidente de "Rénover, maintenant", le 3 mars 2006

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