La Parité est un combat, par Yvette Roudy
La Parité
23 janvier
Proposé par le Conseil de l’Europe dès 1989, le concept de Parité est apparu dans les années 90 et s’est imposé au monde politique, grâce au combat inlassable des féministes européennes. Colloques, livres, études, articles, pétitions, appels, manifestes ont rappelé à chaque élection le grave déficit démocratique que représente l’absence de cette moitié de l’humanité que sont les femmes dans les lieux de décisions.
En 1996 Dix femmes anciennes ministres [1] - 5 de droite et 5 de Gauche - interpellaient les responsables politiques Français et avançaient 7 propositions susceptibles de réduire l’écart qui sépare l’un et l’autre sexe dans la sphère politique [2]Il faut souligner que la France La Suède
Les propositions des dix anciennes ministres ont été en grande partie reprises dans la loi dite de « Parité » votée à l’initiative de Lionel Jospin en l’an 2000 - un an après la modification de la Constitution
Dans les Conseils Municipaux, les Conseils Régionaux, au Parlement Européen - c’est à dire partout où le mode de scrutin le permet - on retrouve plus de 47% de représentation féminine. Le Sénat lui même affiche près de 17% de femmes depuis le changement du mode de scrutin qui devient proportionnel partout où les départements élisent plus de 3 sénateurs.
Reste le cas de l’Assemblée Nationale où la loi impose aux partis de présenter autant de femmes que d’hommes, faute de quoi ceux ci se voient frappés de sanctions financières. Cette menace n’a pas empêché les partis de gouvernement de préférer perdre de l’argent plutôt que de présenter 50% de femmes aux dernières législatives de 2002. C’est ainsi que le PS perd plus de l,5 millions d’euros par an pendant 5 ans et la Droite
Considérant cette situation insupportable, le premier secrétaire du PS s’est engagé au Congrès du Mans et au Conseil National suivant à présenter aux élections de 2007, 50 % de femmes candidates dans toutes les catégories de circonscriptions, « en veillant à respecter un équilibre qualitatif des circonscriptions réservées » ( des meilleures aux plus mauvaises) . D’autre part il s’est également engagé à doubler le taux actuel (17%) de présence féminine dans le Groupe socialiste. Les circonscriptions réservées devront être validées par le Bureau National du 21 mars 2006 à la suite d’un travail constant « d’aller et retour » entre la commission électorale et les fédérations.
Invitée à participer aux travaux de cette commission j’ai l’intention de proposer pour commencer que soient réservées à des candidates la moitié des circonscriptions que nous avons perdues en 2002, soit 58. Si nous ajoutons à ce chiffre les 22 députées sortantes nous nous approcherions de la représentation des députées socialistes espagnoles. A condition que les français soient assez confiants pour nous rappeler au gouvernement. Cette méthode dite « graduelle » devrait nous permettre de retrouver aux élections suivantes le peloton des nordiques. A condition de persévérer dans l’effort de démocratisation de notre représentation. La récente élection chilienne va t elle créer l’indispensable élan qui a jusqu’ici manqué à nos socialistes ?
Nous le saurons le 21 Mars prochain.
Yvette Roudy (le 22 Janvier 2006)